mercredi 20 mars 2013

Je m'appelle Mina / David Almond



Mina est une petite fille un peu différente.
Elle nous fait partager son univers particulier, peuplé de rêves, d'histoires, de jeux. Mina aime passer du temps dans son arbre et observer les oiseaux auxquels elle s'identifie. Mina joue avec les mots, elle s'interroge beaucoup sur la vie, les autres qu'elle côtoie peu, la Mort. A l'école, on ne la comprend pas et après une journée d'évaluation catastrophique, sa mère décide de la scolariser à la maison. C'est le soulagement pour Mina mais aussi le temps des interrogations : "suis-je stupide ? débile ? ".

Un roman jeunesse que j'ai apprécié pour sa forme originale (pages blanches, jeux de mots, activités hors-piste) qui nous plonge vraiment dans les pensées de Mina. Un livre sur la différence traité avec pudeur et tendresse. A conseiller plutôt à partir de 12 ans selon moi.

Je m'appelle Mina / David Almond. Gallimard jeunesse, 2012.

samedi 16 mars 2013

Un Repas en hiver / Hubert Mingarelli




Trois soldats ont pour mission de parcourir champs et forêts pour retrouver les Juifs qui s'y sont cachés et de les ramener au camp. Chaque Juif débusqué permet de ne pas être parmi ceux qui les fusilleront le lendemain.Nous sommes en Pologne, au coeur d'un hiver glacial, entre neige et tempête.
Alors qu'ils perdent espoir, qu'ils ont froid et faim et s'apprêtent à rentrer, l'un d'entre eux découvre finalement celui qui devient de fait leur prisonnier, tapi au fond d'un trou.
Sur le retour, ils croisent une vieille baraque perdue dans laquelle ils décident de faire une halte et tenter de réchauffer leur maigre pitance.
Ce lieu abandonné devient alors le théâtre d'un huis clos entre ces trois soldats, le Juif et un Polonais et son chien qui viennent à passer. Devront-ils partager leur repas ? Et le Juif dans tout ça ?
Le malaise s'installe à l'arrivée du Polonais qui montre vite de l'agressivité à l'encontre du Juif que l'on a laissé se réchauffer en lui ouvrant la porte de la remise. Une sorte de lien se crée entre les soldats et leur prisonnier. Un début d'empathie. Jusqu'à la question cruciale : Et si on rendait sa liberté à celui-là pour se souvenir qu'on l'aura fait une fois ? "Quand on pensera à lui, ça nous soulagera".

Au fur à mesure que la soupe cuit sur le poêle, nous découvrons des personnages finement ciselés par l'auteur. Ce roman  nous interpelle sur le sentiment de culpabilité, la conscience de ces hommes et leur indifférence aussi. Un roman maitrîsé et totalement réussi!

Un repas en hiver / Hubert Mingarelli. Stock, 2012.

dimanche 10 mars 2013

Chien du heaume / Justine Niogret



Ce roman de fantasy est surtout celui d'une héroïne, Chien, mercenaire, en quête de son identité. D'auberges en villages, elle cherche la vérité sur son père avant de rencontrer Bruec et de s'installer dans son castel avec d'autres hommes d'armes. Nous sommes à l'époque du Haut Moyen Age sur un territoire où cohabitent paysans et guerriers à la coupe de leurs maîtres.

Ce roman nous plonge dans un univers brumeux et froid, où la violence est le langage de ces hommes préparés à toutes les guerres.
Découvert complètement par hasard, j'avoue être un peu déçue, d'autant que les premiers chapitres étaient plutôt accrocheurs. La fin, qui laisse supposer une suite, réveille un peu le récit.

Chien du heaume / Justine Niogret. Mnémos, 2010

vendredi 8 mars 2013

La tristesse des anges / Jon Kalman Stefansson

 
 
 
Jens, le postier, doit parcourir des centaines de kilomètres à pied ou à cheval, et lutter contre la tempête, le blizzard et la neige, pour livrer colis et lettres aux habitants des landes du Nord de l'Islande. Il met sa vie en danger à chaque pas. Une nouvelle expédition doit l'emmener tout au nord du pays, parmi les fjords. Pour braver la mer à travers un misérable canot, il est accompagné par celui que l'on appelle "le gamin".
Ce duo va devoir lutter contre les éléments et négocier avec la Mort à chacun de leur mouvement. Ils vont croiser sur leur chemin quelques familles islandaises qui vont leur ouvrir la porte de leur pauvre demeure. Nombreux sont ceux qui n'ont pas eu d'autres visites depuis plusieurs mois : scorbut, malnutrition, ils survivent ou attendent la fin.
 
Voilà un roman à la qualité indéniable : l'auteur nous envoûte par sa plume poétique, par l'univers dans lequel il nous transporte : blancheur de la neige qui semble éternelle, violence du blizzard, rudesse des hommes face aux éléments. C'est une lutte sans répit avec la nature, une danse avec la mort que l'auteur nous fait partager par l'intermédiaire de ces deux personnages principaux.
Et malgré tout, j'ai failli abandonner ce roman, en raison, notamment, de la première partie (avant le départ des deux protagonistes) que j'ai trouvé longue à la lecture par la multiplicité des personnages présentés, leurs histoires croisées mais parfois sans lien.
Une lecture en demi-teinte, donc.
 
La Tristesse des anges / Jon Kalman Stefansson. Gallimard, 2011