jeudi 18 octobre 2012

Une vie sans Barjot / Appollo, Stéphane Oiry.




Dernière nuit à Nantes pour Matthieu qui va poursuivre ses études post-bac à Paris. Nuit d'errance et d'interrogations en compagnie de ses potes, Christophe qui rêve d'un avenir d'écrivain à la Kerouac, Barjot, qui se cache derrière son masque de grand débile. Alcool, musique, cannabis et sexe sont au programme mais Mathieu semble traverser cette nuit-là l'esprit ailleurs : entre ce qu'il va quitter et ce qu'il attend,  une nuit entre deux, entre l'adolescence et la vie d'adulte.

Cette BD m'a fait tout de suite penser au film "l'auberge espagnol" et aux interrogations de Romain Duris. J'ai aimé cette balade nocturne dans Nantes, ces personnages "vrais" et entiers.

Une vie sans Barjot / Appollo, Stéphane Oiry. Futuropolis, 2011.

mardi 16 octobre 2012

La maison à vapeur / Jules Verne, Samuel Figuière, Nicolaï Pinheiro




L'histoire se déroule en Inde à l'époque de la révolte des Cipayes (1857) contre l'occupant anglais. Les révoltes emmenées par Nana Sahib ont été réprimées par les soldats de la reine dans le sang mais plusieurs victimes anglaises dont Laurence, la femme du Capitaine Munro, ont été exécutées. 
Ce dernier ne vit plus que dans le souvenir de sa femme. L'ingénieur Banks propose alors à son ami, un périple au Nord de l'Inde, à bord de son ingénieuse maison-vapeur, le steam-house. En compagnie du capitaine Hod, grand chasseur de tigres, du jeune Français Maucler et de leur équipage, ils vont traverser le Nord de l'Inde sur plusieurs milliers de kilomètres et devront faire face aux dangers de la nature, à la méfiance des autochtones et au retour du passé car Nana Sahob serait encore en vie.

Une adaptation BD en 3 volumes plutôt agréable à découvrir. Le graphisme est des plus classiques mais le scénario est plutôt bien mené : personnages hauts en couleur et suspens sont au rendez-vous. Bref, une lecture agréable.

La Maison à vapeur / d'après Jules Verne, scénario Samuel Figuière, dessin Nicolaï Pinheiro. Clair de Lune, 2010 (Voyages extraordinaires 7,8,9)

jeudi 11 octobre 2012

Albin et Zélie / Yannick Marchat


Albin vit seul, il mène une vie "complètement vide, une vie solitaire, une vie immobile, une vie arrêtée". Jusqu'au jour où il croise Zélie à un feu rouge et qu'il reconnaît en elle, la femme de sa vie. Aidé par son poisson rouge, il franchit le pas et va déclamer sa flamme mais il se fait sévèrement recalé par cette fille au caractère bien trempé. Il va falloir l'arrivée inopinée d'une soucoupe volante sur l'immeuble de sa belle pour que les choses évoluent. A travers les limbes d'un voyage extra-terrestre parallèle, les deux héros de cette histoire vont se découvrir. Au retour, Zélie décide de tenter l'aventure ailleurs alors qu'Albin se révèle enfin à lui-même...

Voilà une histoire d'amour originale et poétique ! J'ai aimé le scénario décalé, la présence,au combien importante, du poisson rouge, toujours de bons conseils (petite voix intérieure?), le personnage tout en rondeur d'Albin, sa douceur tout à l'inverse de la gouaille et finalement de la bien plus fragile Zélie. Parfois, je me suis un peu perdue dans ce voyage extraordinaire, me demandant où l'auteur voulait bien m'emmener mais en même temps, j'ai aimé me laisser bercer par la poésie et la subtilité de cette histoire.
Je ne suis pas particulièrement fan du dessin mais le graphisme parfois très épuré, parfois très travaillé est intéressant.
Bref, dans l'ensemble, une belle découverte !  Merci une nouvelle fois à Libfly pour cet envoi dans le cadre de l'opération " la voix des indés" : : une mise en valeur méritée de 70 éditeurs francophones indépendants !


Albin et Zélie / Yannick Marchat. La Boîte à bulles, 2012.
 


lundi 8 octobre 2012

Et voraces ils couraient dans la nuit / Jean-Pierre Ostende


 
Jacques Bergman travaille au sein de la société DARWIN, spécialisée dans l'audit d'entreprise. DARE- WIN, comme oser, gagner.
Leur principe : Aller au- delà, "Si nous voulons trouver des solutions concrètes pour améliorer un service (...), il ne faut pas s'en tenir aux chiffres. (...) Notre matériel de base, c'est l'information. L'outil majeur, les questions. (...) Nous voyons ce que personne ne voit et qui est évident. Du familier, nous faisons de l'étrange, et de l'étrange du familier, nous sommes des créatures créatives".

Entouré de collègues tout aussi névrosés que lui et de Sanglier, son patron, celui qu'ils suivent fidèlement, Bergman se voit attribuer une nouvelle mission au sein de la société PETRA, spécialisée dans la prise en charge des addictions. Cette société est au bord de l'implosion et DARWIN doit trouver une solution.

La 4ème de couverture annonçait "un roman sur l'addiction au sens large du terme, l'utilisation dévoyée des nouvelles technologies, la souffrance au travail et la question sous-jacente de l"identité dans le cadre professionnel(...)". Je n'y ai, pour ma part, trouvé qu'une galerie de personnages névrosés, qui m'ont laissé de marbre. Quelques réflexions sur le monde de l'entreprise m'ont fait sourire mais le choix de traiter le roman et ses personnages sous une forme "paranoïaque"  et sans profondeur m'a fait lâcher prise dès les premières pages. (Je suis quand même aller au bout mais dans la souffrance !).

Et voraces ils couraient dans la nuit / Jean-Pierre Ostende. Gallimard, 2011.








samedi 6 octobre 2012

Il ne fait jamais noir en ville / Marie-Sabine Roger




Dans ce recueil de nouvelles, Marie-Sabine Roger donne la parole aux gens de peu, aux solitaires, aux oubliés. 
Dans "la loi de Murphy", une employée soumise et dévouée va  enfin oser dire non (grâce à la magie d'un chaton recueilli). "Libres oiseaux" est la parenthèse enchantée offerte à une personne âgée grâce aux boucles virevoltantes de jeunes skatters. "Sans blessure apparente" : les regrets et la douleur d'une jeune femme esseulée.  Dans "ce soir, c'est fête", une bande de petits vieux bientôt SDF s'offrent un dernier réveillon de Noël en douceur grâce à un Père Noël généreux. "Il ne fait jamais noir en ville" est le départ de son village pour la ville d'une vieille dame de 87 ans.

Je découvre Marie-Sabine Roger avec ce recueil de nouvelles plutôt inégales. Si j'ai aimé la poésie de certaines (Libres oiseaux, Sans blessure apparente, il ne fait jamais noir en ville), d'autres seront moins marquantes, par manque de profondeur et peut-être trop en simplicité (Les mariés, pas à pas).

Il ne fait jamais noir en ville / Marie-Sabine ROGER. Editions Thierry Magnier, 2010.